mardi 27 janvier 2015

Méditations de François Veyret-Passini du 26ème au 28ème jour de sa grève de la faim



Grève de la faim : 26ème jour

François Veyret-Passini : « 12ème station. Jésus meurt sur la Croix. Après trois heures de supplice, Jésus dit: « mon Père, je remets mon esprit entre vos mains », et poussant un grand cri il expire. Oui, sa vie nul ne la lui prend, c'est lui qui la donne ainsi qu'il l'a annoncé. Un crucifié meurt d'asphyxie. N'ayant plus la force de pousser sur ses pieds et tirer sur ses bras, il étouffe. Jésus pousse un cri tel que Longin, centurion affecté à la garde des suppliciés se convertit et affirme aussitôt : « vraiment cet homme était le fils de Dieu ». Chez Jésus pas de stoïcisme, de fatalisme, de volonté suicidaire. Être libre par excellence, « il s'est fait obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix ». « Sa nourriture c'est de faire la volonté de son père ». « Non pas ce que je veux, mais ce que vous voulez ». Et cela n'ajoute rien à sa gloire immuable ; C'EST sa gloire d'aimer, de nous aimer jusqu'à donner sa vie pour nous. Et moi Seigneur, hésiterais-je encore entre ma volonté et la vôtre ? Négocierais-je ma participation à mon salut ? Un héros contemporain affirme : « tant qu'on a pas tout donné on a rien donné ». Santé-maladie ; richesse-pauvreté ; honneur-opprobre. Est-il trop tard ? Au bon larron qui donne tout à la dernière heure de sa vie, Jésus dit: « ce soir même tu seras avec moi dans le paradis. »


Grève de la faim : 27ème jour

François Veyret-Passini : « 13ème station. Jésus est descendu de la Croix et remis à sa mère. Avec quel respect ce corps torturé est décloué, descendu de la Croix ; on ôte cette abominable couronne d'épines fichée dans sa tête ; ses bras déjà raidis sont ramenés sur le corps, sa nudité couverte. Avec quelle délicatesse on le dépose sur les genoux de sa mère. Sa tête suppliciée, son torse lacéré et transpercé. Combien de "pietà" dans nos églises évoquent la douleur muette de cette mère, veuve, recevant dans ses bras son fils unique mort. Douleur naturelle si grande que Jésus lui-même s'en était ému pendant sa vie publique, ressuscitant, pour ce motif, le fils de la veuve de Naïm, l'Évangile précisant qu' "il le rendit à sa mère". Ici, au calvaire, la douleur est la même mais pas de miracle. Seulement ce "fiat" perpétuel de celle qui, à l'heure de la mort de ce fils, se souvient de ce "fiat" concepteur qui la fit épouse du Saint-Esprit. En contemplant. En touchant ces plaies, elle revit cette Passion qu'elle médite depuis son enfance. Elle éprouve la prophétie que lui fit le vieillard Siméon au temps de la joie quand elle présentait au temple ce fils tant aimé : "un glaive de douleurs vous percera le cœur". Douleur physique, douleur morale, mal temporel, mal spirituel. Elle présente encore ce fils, elle s'offre avec lui, elle nous rachète avec lui. Mère de Compassion, apprenez-moi l'offrande. Piss Christ Fora ! »


Grève de la faim : 28ème jour

François Veyret-Passini : « 14ème station. Jésus est mis au tombeau. Avec quelle dévotion Jésus est embaumé et mis au tombeau ! Un tombeau neuf, un suaire neuf, 100 livres du nard le plus pur pour un embaumement provisoire parce que le temps presse, en attendant de le refaire. La Vierge Marie y participe ayant, seule, la Foi en la résurrection prochaine. Simagrées ? Rites inutiles ? Jésus n'avait-il pas dit un jour: "laissez les morts enterrer les morts" ? Contradiction ? Non, tout se tient. "Celui qui croit en moi vivra éternellement", a-t ’il dit aussi. Ce n'est pas des morts que nous enterrons, ce sont de futurs ressuscités. Accomplir les rites, sacrés depuis la plus haute antiquité, de la sépulture, c'est faire acte de foi dans la résurrection des morts, c'est entretenir la communion des saints, c'est perpétuer la race humaine selon ses spécificités tant il est vrai qu'il n'y a pas d'avenir sans passé, c'est obéir au 4ème commandement de Dieu. Jésus, Dieu, a voulu se soumettre à cette loi. « Je ne suis pas venu abolir la loi mais l'accomplir ». Loi spirituelle, loi temporelle, loi naturelle et surnaturelle. Et quand la séparation d'êtres chers nous affecte, loin de la subir passivement ("morts enterrant leurs morts"), selon le conseil de l'apôtre, nous ne voulons pas être dans la tristesse mais dans la joie de l'espérance de la résurrection en ayant à cœur de rendre nos devoirs à nos morts.
Dieu fasse que nous n'en soyons pas privés !
Piss Christ Fora ! »

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